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Le Sahara au printemps :
chaud, très chaud...
On était jeunes, on était beaux (enfin surtout Tartine !), et on était dévorés par l’envie d‘aller sentir le sable (très) chaud du Sahara. C’était cette époque magique où on pouvait encore se balader en Afrique sans se faire trancher la gorge par une poignée de tachés décérébrés, et profiter de la formidable hospitalité des gens du désert.
De l’envie à l’acte, on n’a pas traîné, mais il a quand même fallu plus de deux mois pour assurer la préparation maison des motos et toutes les formalités connexes (cartes, passeports, carnets de passage en douane, vaccinations, chèques de voyage etc...). Neuf semaines en Afrique, ça se mérite !
35 ans plus tard, magie des smartphones et de leurs applications aidant, rien de plus facile que de numériser les vieilles images qui jaunissent entre les pages des albums oubliés. Un peu de nostalgie, ça ne fait pas de mal. Si seulement on pouvait y retourner...
Pratique
Aujourd’hui, pour des raisons d’intégrisme et de décomposition politique que tout le monde connaît, on ne peut pour ainsi dire plus parcourir librement ces pays sans être doté d’une grosse pulsion suicidaire.
A l’époque, rien de plus simple. Le Maghreb et l’Afrique francophone étaient accessibles avec un simple passeport et quelques devises pour pouvoir justifier de la capacité à financer son billet retour.
Le plus difficile était de se passer du carnet de passage en douane pour le véhicule, mais tout est possible en Afrique, à condition de savoir à qui il faut passer l’enveloppe...
Nous, on avait préféré jouer le jeu et on a fait tamponner le carnet de chaque moto à toutes les frontières. Pas le choix : sinon on ne récupérait pas la caution de 30 000 francs (environ 4500 €) qu’on avait laissée à l’automobile club de France qui gérait ces carnets.
La plus grosse précaution était à prendre du côté de l'eau à boire. On ne s'approvisionnait qu'en eau claire et on avait emmené un stock de pastilles de sels d'argent Katadyn pour zigouiller les bébêtes qui pouvaient se trouver dedans.
Pour le reste, un peu de baratin, quelques billets ici et là, des sourires et beaucoup de patience aux frontières... L’Afrique, c’est une danse. Faut juste trouver le bon rythme.
Combien ça coûte
Evidemment, ça n’a pas beaucoup de sens de parler du budget à 35 ans de distance, et en francs de surcroît. Mais ce n’était pas un voyage cher. Nous avions préparé nos motos nous-mêmes et les plus gros postes étaient le ferry Marseille-Alger (classe pont !), le retour en avion plein tarif depuis Dakar pour nous et la place en container pour les bécanes jusqu’au Havre.
Sur place, l’essence et l’épicerie ne coûtaient pas grand chose et on se contentait de manger ce qu’on trouvait. Au pire on se rabattait sur un des 40 sachets déshydratés de soupe aux pâtes Bolino qu’on avait en réserve...
Côté hébergement, c’était souvent très « roots » : très peu d’hôtels, une immense majorité de bivouacs (magiques) dans le désert et une bonne poignée d’invitations par des occidentaux expatriés de rencontre ou des locaux, notamment en Algérie.
De toute façon, bien voyager, c’est sortir de sa zone de confort...
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